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Première Dame !

Salut les amis,

Ne voyez rien de vaniteux à ce titre, hein... c'est juste pour le jeux de mots.

Ceci étant dit, voici le compte-rendu de ma première solitaire de la saison

Solitaire de Villeneuve


La météo du jour (marais isobarique) nous laisse présager d’une édition sans vent. Le bout du haut lac a la réputation de connaître des fortunes diverses en matière d’airs et dans le « trop peu » qui nous intéresse ce jour là, il se dessinera peut être quelques risées de manière totalement aléatoire.


Armée de patience, je me présente sur la ligne de départ en compagnie de 19 autres collègues parmi lesquels Simon Brunisholz (Mini transat) et Alain Hostettler (vainqueur de la Translémanique en solitaire 2015). Tous les deux naviguent en 6m50, le premier sur un proto le second sur un classique.


10h30, coup de canon, je prends un départ en milieu de flotte. Ma tactique est de rester dans les airs que je trouverai même si ceci m’impose quelques détours.



L’ensemble de la flotte part tribord amures en direction du Bouveret, en longeant la réserve des Grangettes. Assez vite je constate que chaque bateau a son « système d’airs » nos caps ne sont pas cohérents. Tant mieux, le mien me pousse vers le large (il y a peu de fond à ras la côte). Une risée se dessine devant nous et nous touchons un peu de vent.


Les premiers bateaux virent en direction de Clarens. Leur cap de sortie de virement ne me plaît pas, je prolonge un peu ce bord. Je vire toujours en milieu de flotte dans des airs établis. Mon angle de sortie pointe vers Vevey, je suis contente. La vitesse ne me posant pas de problème, je vois vite qu’il y a un « coup à jouer » en évitant un bord de recadrage (route directe). J’ajuste les réglages et traque la moindre adonnante.


Bien m’en prend puisque arrivée à Rivaz j’ai la possibilité d’ouvrir un peu mon cap alors que mes concurrents directs Belle Iroise et Ô, tous deux plus rapides, sont au près serré. Je parviens à les dépasser.


Passage de la bouée de Cully à 13h50, nous repartons dans un près ouvert. Je pointe en ligne directe sur l’arrivée alors que mes poursuivants lofent en direction de St-Gingolph dans l’espoir de bénéficier des airs d’un gros nuage sur le Grammont.


Environ 30 minutes après avoir passé la bouée de Cully, je constate que les feux tournent à 45 éclats par minute (avis de prudence). Meteo Suisse a lancé une alerte orange temporaire sur la Riviera et le Chablais. Nous ne tardons pas à entendre des coups de tonnerre derrière Cully et à rencontrer une bascule de vent par le travers. Envoyer un spi ou pas ? le grand ou le petit ? (eh oui, en solitaire l’affalage dans un grin n’est pas une partie de plaisir, il faut parfois anticiper).


La question ne se pose pas longtemps : selon l’adage « le dernier qui envoie le spi est un couillon » j’envoie celui qui est à poste, le grand, mais garde mes antennes à coup de vent en alerte et guette le moindre signe alarmant.


Le Dod Ô qui s’est aligné derrière moi commence à m’attaquer avec un spi asymétrique et des caps de 20 degrés supérieurs aux miens. Je sais que je n’aurai pas d’autre choix que de le laisser passer mais je lui fais quand même savoir qu’il faudra qu’il se batte un peu pour y arriver. Par chance, une nouvelle bascule de vent nous remet au près peu après ce dépassement qui, je dois l’avouer, m’a un peu vexée.



Lorsqu’on tient une tactique qui fonctionne, on n’en change pas ! Au près je sais « piper », je garde un œil sur mes penons et l’autre sur le compas. Ce bord nous mène sur la sortie du Rhône mais il y a des adonnantes, ce n’est pas le moment de virer !


Le Dod Ô vire pour se recadrer, c’est là son erreur. Il entre dans un refus et n’est plus en mesure de me contrôler. Par ailleurs, n’ayant moi même, plus personne à contrôler, je n’ai aucun intérêt à le suivre, je tente mon bord en solo. Je vire aux premiers signes de refus et au croisement suivant, le Dod Ô passe 10 longueurs derrière moi (Yesss, fallait pas m’énerver sous spi !!!).


A ce moment, les dés sont jetés, il s’aligne derrière moi, nous faisons route directe sur la ligne d’arrivée et il ne parviendra pas, quoi qu’il tente, à me rattraper, puisque je me trouve entre la bouée et lui !


Je passe la ligne d’arrivée vers 16h15 après 5 heures 44 minutes et 30 secondes.


Ne connaissant pas le rating de mes concurrents ni le système de classement CHL (Championnat du haut lac), je n’ai aucune idée de mon classement final.


Retour au port, il paraît qu’il y a des planteurs au bar, j’ai bien mérité le mien.

Remise des prix


Il n’y a eu aucun abandon, 20 bateaux sont classés.


Simon Brunisholz avec son « Coriace » qui a passé la ligne avec plus de 20 minutes d’avance sur moi domine la catégorie CHL2.


Arrive le classement CHL3 (le mien) je serre un peu les fesses, espérant être sur le podium.


Et là Ho la surprise !!! Je finis première (avec 30 minutes d’avance sur le second) et première femme à occuper une première place à la Solitaire de Villeneuve !!! Je reçois un magnifique bouquet de fleurs, une bouteille de vin pétillant et une de vin blanc.


Alain Hostettler avec son Nicolas, atomise ses adversaires avec 1h d’avance en CHL4.





J’étais venue à cette solitaire sans ambition, ma convalescence m’ayant privée d’entraînement depuis plus d’un mois. Je n’avais encore pas navigué en solo cette saison.


L’analyse de la course me pousse à tirer les conclusion suivantes :

Points forts : observation et opportunisme, réglage constant des voiles.

Points à améliorer : plus de précision et de méthode dans les virements, prendre de meilleurs départs.


Un grand merci au club de voile de Villeneuve

pour son super accueil !!!


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