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La Solitaire rolloise - du vent et un nouveau port


En préambule à la semaine du soir de Rolle se déroule, chaque année, la solitaire rolloise.


Nous arrivons donc le samedi en fin de journée à Rolle et avons l’honneur d’être les premiers « visiteurs » du nouveau port entièrement réaménagé ! Les pontons brillent, ça sent le neuf, c’est beau ! Tellement beau même qu’avec Alain Hostettler (Nicolas, 6m50) et Denis Cortella (Tahoe, SU) nous improvisons un souper canadien à même le ponton !


Une petite nuit et un café plus tard nous voici au briefing, une tendance à la bise est annoncée, le parcours vert est confirmé (Rolle - Radiophare St-Prex – Rolle – Promenthoux – Rolle). Le président du Comité de couse nous annonce une prévision météo de 15 km/h de nord, nord-est.


C’est une belle journée de fin d’été le lac est vert émeraude, quelques nuages donnent du relief au ciel et les côtes sont dessinées avec rare netteté. Nous partons gréer nos bateaux confiants, sortons toute la toile et attendons le départ aux abords du port.


Surprise ! Ce ne sont pas 15Km/h mais15Kts bien tassés qui nous attendent ! Les voiles sont difficiles à hisser et ceux qui ont envoyé leur voile d’avant avant le départ rencontrent des fortunes diverses en tentant de l’enrouler. Un Aebi et un 5m50 ne prendront carrément pas le départ pour cause de grosse poche et perte de contrôle du bateau.

(ndlr pour les néophites : Lorsqu’on roule un génois autour de l’étai, la tension sur la voile est supérieure au bas de l’étai. En cas de fort vent, l’air s’engouffre dans le haut du génois qui n’est pas roulé assez serré forme une grosse poche sur la partie haute de l’étai rendant impossible le déroulage de la voile et le bateau devient instable. Ceci signe bien souvent l’arrêt de mort de la voile d’avant qui se déchire ou doit être coupée pour être libérée et rétablir la situation. C’est pour ceci que l’affalage de la voile d’avant par fort vent est recommandé, même si l’exercice est plus dur physiquement et expose d’avantage le navigateur solitaire qui doit se rendre à l’avant de son bateau.)

Le départ est donné. Le fort vent a éloigné certains d’entre nous de la ligne, je prends un départ à la ramasse comme d’habitude sous grand voile seule. A 4.5 kts, soit en déficit de vitesse je réalise le réalise vite que si je veux me maintenir en course, il faut que j’envoie mon génois, même si ça fera trop de toile (le vent est encore monté un peu).

Je déroule donc le génois et adopte les réglage « gros temps » Pataras à fond, rollers reculés et contre toute attente, mon cher CUST 2 devient un Surprise docile, facile qui « grimpe les murs au près serré ». Le bord de prés en direction du Radio-phare de St Prex est un pur bonheur, la vague est gérable, je remonte un ou 2 concurrents… Contente !

Mais comme à chaque fois dans le vent soutenu, l’envoi du spi me terrorise. Il faudra affaler le génois, risquer de glisser dessus en envoyant le spi… je choisi la prudence le portant se fera sous génois et le spi restera au chaud dans son sac. Je dois ronger mon frein, sachant que je compromets mes chances au classement face à mes concurrents car même si mes vitesses sont bonnes je ne « descends pas » je dois garder un angle au vent plus fermé que mes camarades sous spi. Le ciel s'assombrit... Le vent va-t-il forcir ?

A côté de moi, un J80 barré par Sylvain Baron (un entraineur du CUST) n’envoie pas de spi non plus. Il est un poil plus rapide et passe la bouée de Promenthoux 2 minutes avant moi.

Malheureusement pour lui sa grand-voile se déchire lorsqu’il lofe pour reprendre sa route au plus près… (Heureusement pour moi ! c’est un concurrent qui sera derrière…)

Me sachant définitivement 3ème (et dernier) Surprise, sans possibilité d’améliorer mon classement, je décide de me faire plaisir et d’exploiter mes compétences à cette allure.Un œil sur le compas un autre sur mes concurrents, je joue avec les adonnantes, refusantes et tribords.Je raccourcis mes bords afin de gagner quelques degrés de cap et remonte sans difficulté Pips et un Comet 21 et parviens même à finir plusieurs minutes devant eux.

Je rentre au port moyennement satisfaite, frustrée de n’avoir pas osé envoyer ce satané spi, mais entière et avec un bateau qui n’a pas souffert.

Je termine à la 10ème place sur 19, 10 minutes après Bien-Sur Jr qui, lui, se hisse sur la seconde place du podium.

Pas grave, le plaisir de régater avec les amis était présent et cette course n’était pas une priorité dans ma saison…


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