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Un podium sinon rien...

Récit de la solitaire des séries du 08.07.2017

Quand tu quittes tes collègues le vendredi à midi et qu’ils te demandent quels sont tes projets du week-end, tu t’habitues assez vite à les voir hocher la tête dubitativement quand tu leur dis que tu vas régater à Genève mais que pour ça tu vas commencer par :

  • caréner le bateau en solitaire

  • préparer le bateau en solitaire

  • convoyer en solitaire

  • gréer en solitaire

… et qu’ensuite il faudra encore :

  • dégréer en solitaire

  • convoyer le retour en solitaire toujours

  • ranger en solitaire

Vous l’aurez compris, mon week-end a été bien occupé : La solitaire des séries était ma première course solo de la saison.


Le départ du convoyage est tardif car le bateau navigue à la semaine du soir d’Ouchy. J’arrive donc à la Nautique de Genève sur le coup de 2h du matin… Dès que je suis amarrée, je saute dans ma bannette pour reprendre des forces en vue de la course qui m’attend.

Réveil à 8h, une douche un café… j’en profite pour récupérer ma balise et… préparation du bateau. (Au briefing on se sent carrément privilégié·e·s quand on apprend qu’un navigateur vient de passer 1h dans l’eau du port pour nettoyer sa coque).


11h coup de canon du départ, nous sommes 22 à nous élancer à l’assaut du petit lac (Genève – Céligny – Genève) dans de tous petits airs. Il y a des Psaros, des Lüthi 8.70, un Grand Surprise, un Melges 32, des Toucan et bien sûr des Surprise.


Le principe de la Solitaire des séries est que chaque série bénéficie d’un classement spécifique dès lors qu’elle compte au moins 5 représentant·e·s (Ce jour-là les Surprise et les Toucan courent en série et les autres participants auront un classement en temps compensé.)


Mon plan du jour c’est : « un podium, sinon rien !» ne pas jouer la carte de la sécurité et prendre un maximum de risques, quitte à finir dernière. J’ai donc 4 adversaires à remonter pour mettre mes projets à exécution.


Alors que le bon sens voudrait que l’on tire de petits bords le long de la côte, je constate qu’il y a un peu de pression au large, je tente ma chance. Bingo !, j’accélère et je gagne 10 degrés de cap, je ne virerai que si le bord redevient neutre.


Par chance il ne le redevient pas. Le bord suivant est favorable aussi… Je suis en veine aujourd’hui !

Au retour, je vois que je rattrape 3 de mes adversaires alors que le premier est encore loin devant. Je pourrais me contenter de contrôler ces 3 poursuivants, mais mon humeur rebelle du jour me fait repartir au large. Au second retour, je vois qu’un Surprise croise derrière moi… ouaaaaaahhhhhh… c’est Monsieur Cédric Pochelon himself (et premier Surprise jusqu’ici) qui me passe derrière !


Il faut que je vous explique un truc : Cédric Pochelon est un des marins du Léman que j’estime le plus (gagnant de la Syz translémanique en solitaire et de la solitaire des séries 4 ans consécutifs). Il navigue avec une précision et une finesse que j’admire et que j’envie… Et quand je ne sais pas quelle option choisir, je regarde ce que fait Cédric et je l’imite… Alors quand je me retrouve devant lui, tout se bouscule dans ma tête « … Ca doit être une erreur » « …mince, je fais quoi maintenant ? » « … Où est-ce que j’irais, si j’étais Cédric ? » … Bref, panique à bord, mais la bouée de Céligny est proche, je me concentre sur cet objectif et passe cette marque en tête de ma série.


Alors que je cherche encore au fond du sac si mon spi ne serait pas livré avec un manuel d’utilisation (c’est mon 1er envoi de spi en solitaire de la saison), Cédric –probablement encore énervé par mon dépassement- a déjà envoyé le sien et me donne une grosse leçon en me doublant ! Le spi n’est vraiment pas ma spécialité !!!


Les autres Surprise sont loin derrière, j’essaye de limiter la casse en collant Cédric et en faisant tout pareil que lui… Mais les airs calent… Mon spi est usé et poreux… Bref, ça ne veut pas… De plus, avec le soleil du moment je me sens un peu comme une côtelette sur un BBQ… Je surchauffe, je m’énerve, j’empanne 2 fois pour rien, avant de regonfler mon spi et redémarrer à l’allure d’un escargot tandis que Cédric a attrapé une petite risée qui l’emmène vers la ligne d’arrivée. A moins d’un miracle je ne pourrai pas le rejoindre.


Je vois que mes poursuivants sont revenus derrière moi, et j’ai intérêt à m’agiter si je veux me maintenir à ma place. Enfin, des airs arrivent et Guillaume Girod aussi (Ndlr : le frère de Patrick, un autre grand marin en devenir… chez les Girod on naît avec une écoute à la main).

S’en suit une course poursuite avec Guillaume qui m’attaque toutes les 10 secondes… je résiste, mais il est agressif le bougre… Nous sommes à 10 mètres de la ligne d’arrivée quand il empanne alors que je le crois sous contrôle… Il finira 2m et 2 malheureuses toutes petites secondes devant moi à la seconde position… C’était un super joli coup, Bravo !!!








Je finis à la 3ème place en catégorie Surprise ! Objectif atteint ! Yesss !!!


Point à améliorer : du spi, du spi encore du spi, en bouffer matin, midi et soir jusqu’à ce que ça rentre…


Points forts : la préparation physique de cet hiver, que je poursuis actuellement m’offre de la disponibilité physique et intellectuelle. (Alors que j’entends que certains tenaient leur spi avec 2 tours de winch, je l’avais en direct et n’avais pas de peine à le border…). Pis quand tu te fatigues moins, ton cerveau a plus d’oxygène pour réfléchir, se concentrer sur des caps, gérer l’assiette du bateau en continu, observer les autres etc…


Prochain rendez-vous : à la Solitaire rolloise le 06.08.2017

PS : Des photos suivront et viendront compléter ce récit


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