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On ne perd jamais ... mais des fois, c'est moins une !

Solitaire des séries de Genève, 02.07.2016

Après un convoyage paradisiaque : tartare de boeuf pour le lunch et airs de cinéma (3bft, posés et stables) où le bateau est tellement content que le safran frétille de bonheur, me voici arrivée au Port Noir le vendredi soir pour participer à la solitaire des séries organisée par la Société nautique de Genève.

La nuit est pluvieuse, je reporte l’heure du réveil voyant ce qui tombe au dehors et il faudra que je regarde plusieurs fois le radar des averses pour réussir à me motiver et m’extirper de ma cabine chaude et sèche.

Au skippers meeting, un détail qui a son importance fait débat : il est discuté de l’utilisation du grand spi pour les Surprise. En régates de série, seul le petit spi est autorisé. Dans le régime météo annoncé (vent jorassant avec rafales à 40km/h possibles), ceci a son importance. L’utilisation d’une voile supplémentaire permet d’envisager de nouveaux choix stratégiques si les prévisions météo se révèlent exactes (un changement de voile, lorsqu’on régate en solitaire doit être anticipé, sinon les ennuis arrivent aussi vite que le grin). Tous les skippers sont d’avis que le grand spi est une option sexy, le comité de course approuve, nous fonçons sur nos bateaux pour prendre la température du vent qui se lève.

Aux alentours de 11h30, le coup de canon annonçant le départ retentit. Cédric Pochelon sur CER Signaterre donne vite le ton de la course avec un splendide départ lancé, à la seconde près, sous spi. Chapeau Monsieur !!!

Les poursuivants envoient leurs spis avec plus ou moins de facilité et les choix de privilégier la vitesse (quitte à empanner plusieurs fois) ou le cap (et faire moins de route) distribue rapidement les cartes. La vitesse paye ! Nous filons à 6kts, bateaux contents, et légers, empannons 3 fois et devons affaler les spis puis les renvoyer afin de rejoindre la bouée située devant Céligny port.

Je réussis à me hisser à la troisième place quelques secondes après le passage de la bouée juste derrière Signaterre et Mordicus. Coqu’telle avec qui nous nous bagarrons depuis le début de la régate me dépasse à nouveau peu après.

Après la bouée de Céligny le jeu s’ouvre : Il y a ceux qui pointent côte suisse et ceux qui croient en une option au large. Je choisis la seconde avec le souhait de faire une route directe en direction de la pointe à la Bise. A partir de ce moment la régate aurait pu se jouer à la courte paille ou à pile ou face. Les airs tournent, les risées se dessinent une fois pour les uns, une fois pour les autres, le combat avec Coqu’telle redouble d’intensité, nous nous dépassons, passons du génois au spi et du spi au génois une vingtaine de fois. Les Toucan largement représentés dans cette course, ne nous facilitent pas la tâche venant nous lofer ou nous couvrir de temps à autres.

Nous traversons un criterium de M2 à Versoix en attente de vent stable, on dit bonjour aux copains et on renvoie le spi, et continuons à nous battre à flux tendu pour gagner une place au classement.

Durant ce temps, 3 bateaux se sont rapprochés de la côte française et filent à vive allure avant de caler à la hauteur de la pointe à la Bise. De l’autre côté While Wind emporté par une risée avance rapidement tandis que Mordicus, pourtant à quelques mètres rate le coche et s’arrête.

A ce stade de la compétition, un devin ne parierait pas un ecu sur l’un ou l’autre des bateaux. Nous sommes à équidistance de la ligne d’arrivée et Eole fait caprice sur caprice !

Finalement, ce sont les bateaux situés à la côte française qui auront le plus de chance ainsi que l’échappé de nulle part While Wind qui passera la ligne en premier… mais dans le mauvais sens (oups !)

Honneur aux locaux : Cédric Pochelon le virtuose lui emboite le pas et grâce à l’erreur de While Wind prend la première place, suivi par Caroline Cartier sur Jawa et Marc Polliand sur Knotenuf

Vient le tour de Coqu’telle et le mien, mais au reaching, plus personne ne dépassera personne. Je finirai 6ème et avant-dernier Surprise, épuisée et frustrée qu’une saute d’humeur de la météo ait à ce point semé le « petchi » dans le classement. Je pense aussi à Guillaume Girod qui ne méritait vraiment pas sa dernière place.

Nelson Mandela a dit un jour : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends » Après avoir dormi sur ce douloureux classement, il est l’heure de relativiser un peu…

Je n’ai pas gagné, mais j’ai appris… appris à faire du spi, ce qui n’est vraiment mon talent principal… Espérons que cet enseignement porte ses fruits pour la prochaine fois. J'ai appris surtout que les options médianes sont souvent celles qu’on regrette. Les choix mous provoquent des réactions molles (il est moins frustrant de perdre en raison d'un mauvais choix qu'en raison d'un demi-choix). Lorsqu’on veut gagner il faut savoir être audacieux ! L’arrogance m’a clairement fait défaut en cette fin de régate… Tant pis pour moi !

Le classement en temps compensé vient cicatriser un petit peu mes plaies d’égo, je conserve ma 6ème place, mais sur 17, cette fois-ci !

Nous buvons un verre tous ensemble, c’est très sympa, j’aime vraiment beaucoup venir naviguer à Genève !

Bref, c’était un bon week-end quand même !!!


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